Bloc-notes
Infos et pensées au fil de l'année ...
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Le roi des forêts se meurt #CalendrierAvent 06
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- Le 06/12/2019
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Pour un peu, vous n'en auriez pas eu !
De ces belles couronnes tressées, en sapin ou épicéa, qu'une joyeuse équipe fabrique chaque année, avant la vente de l'Avent.
C'est que les branches vertes se font rares et on a beau chanter "Mon beau sapin", bientôt, il ne sera peut-être plus le roi de nos forêts vosgiennes !
Triste réalité qui témoigne du changement climatique. Lorsque nos bénévoles, comme tous les ans, ont voulu chercher des branchages dans les bois, sur indication et avec la permission du garde forestier, celui-ci a dit : "Impossible. Cette année, nous n'avons procédé à aucune coupe d'arbres verts. Nous avons tellements d'épicéas morts de la sècheresse et de l'attaque de scolites des deux dernières années qu'il nous faut d'abord débiter tout ça !"
Eh oui, les randonneurs occasionnels ont bien remarqué ces arbres bruns en plein été.
Nos couronnes risquent bien les prochaines années se faire de houx, de thuya ou de lierre, si ça continue.
Cette année, un horticulteur paroissien nous a dépannés (grand merci !), avec des branchages même plus beaux que d'habitude.
La persistance du vert sapin nous symbolisait l'éternité, mais l'éternité parfois disparaît dans nos vies, par une trop grande habitude, par lâcheté ou par lassitude aussi.
Et il faut alors qu'elle fasse à nouveau irruption, de manière étonnante. Qu'elle suscite à nouveau l'attente et l'espérance...
Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il jugera les petits avec justice. Sa parole, comme un bâton frappera le pays ; il fera mourir le méchant. Le loup habitera avec l’agneau ; le veau et le lionceau mangeront ensemble, un petit garçon les conduira… La vache et l’ourse dormiront dans la même étable. Le lion et le bœuf partageront leur mangeoire. Le bébé jouera avec un serpent. (…) Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront et la gloire sera sa demeure. Esaïe 11, 1ss.
Jürgen Grauling
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Jonas, proph' gréviste #CalendrierAvent05
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- Le 05/12/2019
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#CalendrierAvent est allé à la rencontre des grévistes. Témoignage de Jonas, proph' désabusé.
"Moi à Ninive ? Que nenni, ouais !"
En tant que proph's, on n'est plus considérés.
On bafoue notre autorité.
La formation se réduit à peau de chagrin,
puis on est envoyés au turbin !
Moi, le big boss a voulu me muter au pire endroit,
à Ninive, où les racailles sont rois.
Alors, j'ai démissionné, j'ai dit non!
Mais le patron avait le bras plus long !
"La hiérarchie nous envoie au boulot, mais bafoue notre autorité!"
Après trois jours à pleurer comme une baleine,
j'ai pris mon poste avec grand' peine.
Le public a la réputation d'être coriace
mais avec autoritarisme et menaces
... ça passe ... même mieux que prévu :
ils sont tous devenus doux comme Jésus.
Mais la punition était ma promesse !
J'attends donc tranquille qu'on leur botte les fesses !
Mais que fait alors ma hiérarchie ?
Elle décrète une amnistie !
"Droit au retrait"
De quoi ai-je l'air, maintenant ?
Ma parole ne vaut plus que néant !
Moi, je n'y retourne plus.
Je ne vais plus jamais au jus !
Heureusement, dans ma déprim',
j'ai eu une plante verte en prime.
Mais si, demain, on me l'enlève :
je reconduirai ma grève !
(Jürgen Grauling)
Jonas est décrit dans la Bible comme un prophète particulièrement recalcitrant. Il n'hésite pas à désobéir à l'appel divin et à se révolter, lorsque Dieu ne met pas à exécution les menaces que Jonas a proférées en son nom. La pédagogie divine doit alors déployer des trésors d'imagination pour ramener à la raison ou plutôt à la miséricorde, non seulement les Ninivites, mais aussi et d'abord son envoyé... Il est frappant combien Jonas (comme nous-mêmes souvent) est enfermé dans son aveuglement égocentrique, sans aucune sensibilité pour les enjeux de son entourage et encore moins politiques. A relire dans la Bible : Jonas (4 petits chapitres)
Ceci n'est pas un message politique, à peine un clin d'oeil à l'actualité. La journée de grève nationale en cours exprime les inquiétudes des assurés sociaux quant à l'avenir de leurs droits de retraite. Si beaucoup aperçoivent la nécessité d'une réforme, les modalités d'une réorganisation "juste" sont en jeu. Que la sagesse inspire les particuliers comme les responsables politiques et syndicaux !
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Enfants de Westhoffen #CalendrierAvent04
- Par jplepell
- Le 04/12/2019
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Parfois, l'actualité déborde sur notre quotidien, bouleverse, dérange. Hier j'ai été choqué et attristé de voir qu'encore une fois, dans notre région, 107 tombes ont été profanées dans un cimetière juif. Les actes gratuits de haine ne prennent pas de pause, même pendant la période de l'Avent. Qu'importe : rien ne nous empêchera de continuer de puiser notre source à l'eau de la vie, qui renouvelle en nos coeurs notre détermination à choisir la justice en toute circonstance, à refuser toute forme de haine.
Pour aujourd'hui, nous vous laissons avec ce magnifique texte de la rabbin Delphine Horvilleur, édifiant et parlant :
Je suis enfant de Westhoffen, même si je n’y ai jamais mis les pieds.
Je suis enfant de Westhoffen où poussent de célèbres cerisiers, même si je ne les ai jamais vu fleurir.Je sais qu’ils sont plantés là, précisément où s’enracinent les traces de ma famille, sur cette terre où a joué et ri mon grand-père, celle où son propre grand-père, instituteur du village, emmenait rire et jouer ses élèves.
Sur cette terre étonnamment fertile, ont poussé bien des branches glorieuses de l’histoire de France, sur ce terreau commun des Léon Blum, Robert Debré, Karl Marx, Ernest Guggenheim, Laurent Schwartz et tant d’autres... Leurs racines passent par là : tous « enfants » de Westhoffen comme je le suis.
Et les cerisiers, même déracinés et plantés ailleurs, donnent des fruits qui ont une étrange mémoire, le goût d’une reconnaissance envers la terre qui les a abrités.
Dire que de sinistres idiots s’imaginent que l’on peut arracher ces arbres dans les cimetières, ou couper des racines en profanant des tombes!
Personne ne leur a dit que les cerises se conservent? Ne savent-ils pas qu’elles se gardent éternellement... à condition de les mettre dans de « l’eau de vie »? Pas dans l’alcool! Dans l’eau de vieS, dans le flux de celles et ceux qui choisissent la vie, qui l’honorent et la respectent. Une eau vive que ces odieux profanateurs n’ont aucune chance de goûter un jour.(c) Photo : Flickr Chris¨^_^ (cimetière israélite Nice)
JPL
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Lever la brume #CalendrierAvent03
- Par jplepell
- Le 03/12/2019
- Dans CalendrierAvent
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Lorsque je me réveille tôt le matin dans ma belle vallée de Ste-Marie-aux-Mines, régulièrement, je suis émerveillé par l'épais brouillard qui m'environne. Les particules d'eau envahissent l'air au point qu'on ne parvienne plus à y voir grand chose à la ronde. On en oublierait presque l'existence des montagnes autour de nous tellement tout est opaque. Certains jours d'hiver, les matins sombres de grand brouillard, même le lampadaire en face du presbytère se transforme en halo de lumière vague au bout d'une petite tige qu'on distingue à peine.
Cette brume provoque un sentiment mêlé d'admiration et de crainte. D'un côté, je fais partie des admirateurs du brouillard. Il y a un certain romantisme qui se dégage de cette ambiance, qui m'évoque le tableau de Caspar David Friedrich où un voyageur au sommet d'un rocher contemple un paysage brumeux. C'est un sentiment d'émerveillement face au mystère de la nature, à sa beauté qui nous dépasse. En même temps, cet engouement fait également place à une forme d'inquiétude. Il est de notoriété publique qu'il ne fait pas bon de prendre la route lorsque la visibilité est mauvaise, peu importe la qualité de vos feux de brouillard. Sans parler du fait que cette brume qui nous prive du Soleil peut progressivement devenir un peu plombante pour le moral.
Ce matin, comme à son habitude, la brume était là sur la vallée, plutôt légère en ce troisième jour de l'Avent.
Et aujourd'hui, elle me parle particulièrement face à la période de nous vivons. Voilà maintenant plusieurs années que la brume inquiétante a envahi nos vies. Dans la société civile, dans l'Eglise, parfois même dans notre vie personnelle, nous avons du mal à distinguer l'horizon. Il faut bien avancer, bien sûr. Mais tout paraît opaque, flou, et on ne sait pas trop vers où on va, quand bien même on aurait une idée de la destination. On tâtonne, on marche doucement, on essaye de naviguer tant bien que mal, à vue. L'inquiétude gagne, et avec elle un certain manque de confiance en cet avenir qui paraît si obscur, si embrumé...
Mais voilà que la période de l'Avent nous rappelle qu'au-delà à cette brume, qu'il y a un souffle, une vie, une lumière. L'horizon de l'Avent nous place face à la perspective d'une venue, celle d'un enfant, celle d'un Sauveur. Laisser vivre cette attente en moi, n'est-ce pas aussi laisser grandir en moi une espérance qui lève le brouillard pour laisser place à la confiance de l'évangile ?
"Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi. Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples ; mais sur toi le Seigneur se lève, sur toi sa gloire apparaît." (Esaïe 60.1-2)
Jean-Philippe Lepelletier
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Prière acrostiche
- Par
- Le 02/12/2019
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#CalendrierAvent02
Jürgen Grauling
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Mobilisation générale #CalendrierAvent01
- Par
- Le 01/12/2019
- Dans CalendrierAvent
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Ouvrez les portes de vos coeurs !
"Macht hoch die Tür!" Ouvrez les portes du saint lieu ! Ce chant traditionnel résonne aujourd'hui dans de nombreuses églises protestantes, en accompagnant le récit de l'entrée de Jésus à Jérusalem (Matthieu 21, 1-11) et le verset de la semaine : "Voici ton roi. Il est juste et victorieux!" (Zacharie 9, 9)
C'est le cri du héraut, du messager qui précède l'arrivée du roi afin que les manants sur le chemin se préparent et fassent de la place devant lui.
C'est le coup de publicité à grand renfort pour faire connaître un nouveau produit de consommation ou un événement commercial, comme nous avons pu le vivre ces derniers jours. Impossible d'échapper au tapage autour du Black Friday, ces jours-ci.
Il y a les publicités trompeuses et les mobilisations générales justes qui doivent faire appel aux mêmes moyens, avec souvent moins de moyens (financiers). Comme la collecte nationale de la Banque Alimentaire, ce week-end, pour venir en aide à ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Bien malin celui qui arrive à distinguer l'une de l'autre. Bien maline celle qui arrive à s'en sortir dans le brouhaha médiatique, tant les annonces sont multiples. Combien d'associations caritatives plus ou moins sérieuses font leurs appels de dons à la période des fêtes ? Avec un effort publicitaire démesuré. Mais c'est qu'il faut arriver à exister dans ce "marché" humanitaire. Un conseil : pour donner, cherchez le sérieux et l'humilité. Laissez de côté ce qui est tape-à-l'oeil.
Le Christ qui va naître est aussi obligé de faire appel aux moyens du monde pour se faire connaître. Il en emprunte les codes (le héraut qui précède le cortège en criant "Préparez-vous!", le triomphe des puissants) mais en les détournant. On vous annonce un grand roi avec son armure sur un destrier ? Voici un pèlerin sur une ânesse. Vous cherchez à aperevoir un empereur ? Voici un être humain qui s'abaisse pour pour gagner les coeurs par le service de la paix, et non par la puissance.
Cela a tout d'une publicité mensongère. Pourtant, le propos est on ne peut plus sérieux et son porteur d'une humilité sincère !
De quoi être intrigué... pour se laisser transformer intérieurement ? De quoi être déconcerté... pour que nos coeurs soient de concert ?
Bon premier dimanche de l'Avent, bonne route vers Noël !
Jürgen Grauling
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Amélie appose son apogriffe
- Par
- Le 22/10/2019
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Les évangiles apocryphes s'opposent aux quatre entrés dans le canon du Nouveau Testament. Souvent, ils sont d'un intérêt limité, apportant un contenu plus ou moins légendaire autour de la vie supposée de Jésus. Parfois, il arrive qu'ils rapportent des paroles attribuées à Jésus, assez proches de celles que nous connaissons par Matthieu, Marc, Luc et Jean, comme l'évangile de Thomas.
Mais il est des évangiles canoniques comme des religions dont on dit parfois que ce sont des sectes qui ont réussi. Les quatre évangiles du Nouveau Testament ont été choisis, parce qu'on les considérait plus anciens, plus authentiques ou plus orthodoxes que les autres, au moment de former le canon. Seule garantie pour un choix judicieux : l'assistance supposée du Saint-Esprit.
Avec "Soif", Amélie Nothomb nous livre son apocryphe personnel. Elle aussi contredit parfois la version canonique officielle.
Si vous exigez une conformité biblique, passez votre chemin, le livre vous révulsera. Un Jésus amoureux de Madeleine, un Judas en ami impossible, une mission messianique ratée vous paraitront par trop hétérodoxes.
Mais si vous osez l'aventure d'un fils de Dieu incarnée jusqu'à "l'écorce" de sa peau, extrêmement sensible et sensuel, déchiré de doutes mais assoifé de sens, courez le lire. Nothomb nous fait connaître un Jésus profondément humain et parfaitement contemporain.
L'absurde souffrance, la haine de soi, un pardon obtenu de haute lutte, la vie éternelle comme une danse joyeuse et une soif salutaire. Cette soif qui, contrairement à ce que dit l'évangile de Jean, ne s'étanche pas et c'est en cela qu'elle porte le salut.
"J'ai soif!", dernier mot sur la croix. "J'ai foi!" (sans complément, "intransitif") comme synonyme d'une dense présence (danse présence ?) qui perdure.
Quelle soif, quelles fois ont donc les auteurs belges à vouloir imaginer les dernières heures du Christ ?
Il y a quelques années, Eric-Emmanuel Schmitt (belge par naturalisation) a mis son "monologue d'un condamné à mort" dans la bouche du Christ (Evangile selon Pilate). Maintenant, c'est à Amélie Nothomb d'apposer son apocryphe intime et perso.
L'une comme l'autre me bouleversent et me donnent foi.
Jürgen Grauling
Amélie Nothomb, Soif, Albin Michel 2019
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Merci - Journée de l'UEPAL
- Par
- Le 30/09/2019
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Merci !
Pour la première fois, l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) organise une journée spéciale, dédiée aux engagés dans les paroisses. Le 26 octobre, c’est l’occasion de dire merci à celles et ceux qui font vivre l’Église localement et au quotidien. C’est grâce à eux que nous maintenons un réseau de cultes, de lieux où célébrer des mariages, des baptêmes et des enterrements, nous continuons de distribuer des Partage-Présence, d’animer des études bibliques, des écoles du dimanche et des chorales, et de faire résonner des orgues. Grâce à ces réguliers, nous réussissons bien souvent a faire perdurer une activité !
(S'inscrire en tant que bénévole à la journée de l'UEPAL : https://www.uepal.fr/journee-de-luepal/)
Prendre le relais
Mais c’est chose fragile ! Régulièrement, tel ou tel groupe atteint une taille critique, périclite ou sommeille, d’autres naissent. Actuellement, plus moyen de rassembler un groupe de jeunes, l’École du dimanche vivote, les partages du mois ne rassemblent qu’une poignée de participants.
A vrai dire, ce ne sont pas toujours les mêmes qui font fonctionner une paroisse. Forcément, les personnes engagées le sont pour un temps plus ou moins long, puis se passent le relais. Serez-vous présents pour en prendre un ? Parmi les générations plus jeunes, entendez-vous l’appel à entrer en responsabilité ? Quitte à changer le visage de l’Église, à la réinventer sous l’influence du souffle divin ! (Mot du pasteur dans le Partage-Présence n° 219, p. 14)
(photo : conseillers presbytéraux aux travaux préparatifs de la cuisine de l'Espace Bucer)