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Bloc-notes

Infos et pensées au fil de l'année ...

  • "Que la Force soit avec toi !" Pensées pour l'Ascension

    Ascension

    Il paraît que c'est la journée « Star Wars », en ce mercredi 4 mai*. Ce n'est plus un secret pour personne que le créateur de la légende, George Lucas, s'est énormément inspiré des religions, notamment bouddhiste et chrétienne.

    L'imaginaire Star Wars fonctionne. La lutte du Bien contre le Mal, le fait que l'un et l'autre ne sont pas si éloignés, qu'on peut basculer de l'un à l'autre, que la rédemption est difficile…

    Il y a aussi quelque chose de l'ordre du « Saint-Esprit », la « Force » qui œuvre pour le Bien mais qui peut être détournée, lorsqu'on bascule du « côté obscur ».

     

    Jeudi, nous fêtons l'Ascension. L'imaginaire de cette fête fonctionne beaucoup moins bien. Le Ressuscité qui monte au Ciel, comment pouvons-nous le comprendre ?

    L'image que je voudrais en garder est contenue dans ce verset : « Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au Ciel. » (Luc 24, 51) Un Jésus bénissant qui nous regarde avec bienveillance et nous confie la mission d'être à notre tour lumière du monde.

    Les disciples, anciens apprentis Jedi de Jésus, deviennent apôtres – envoyés, missionnés (beaucoup plus que missionnaires).

    Si le Christ, lui, disparaît de devant leurs yeux, c'est pour mieux être dans leur cœur.

    Désormais, à vous, à toi et à moi, de devenir responsables, d'agir selon Son idée.

    Selon Son Esprit, qui est l'Esprit de Dieu. Notre esprit au diapason du Bien et de la Vie.

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  • Oser l'intranquillité - Marion Muller-Colard nous tend le "miroir"

    Le complexe d'Elie, de Marion Muller Colard, Labor et Fides 2016

    Complexeelie

    Son style est léger et limpide. Elle a l'air de vous emmener en promenade sur les sentiers qui entourent la clairière de Linthal où elle a élu refuge avec sa famille.

    Si les livres d'enfants (dont elle a écrit plusieurs) vont comme un gant à la nouvelle coqueluche de l'édition protestante, Marion Muller-Colard, ne vous fiez pas aux apparences !

    Car les chemins qui mènent à sa retraite montagneuse sont raides et son art ciselé trempe la plume dans une longue rumination de l'Evangile, mâtinée de lectures multiples : Hannah Arendt, Hölderlin... Alors quand  le monde extérieur se rappelle malgré elle, à travers la lucarne des communications modernes, c'en est fini avec l'apparente tranquillité, à regret et à souhait.

    Après avoir abordé le courage de vivre face au mal extrême (L'Autre Dieu), son nouvel ouvrage raconte la rencontre improbable, mais ô combien essentielle, entre l'action politique et la transcendance. Entre l'homo politicus, Joseph Spiegel, "ingénieur" de polique participative, et l'humana contemplativa, la théologienne Marion Muller-Colard.

    Le résultat est une bonne nouvelle, euangelion, qui vous plonge dans la quintessence de l'Evangile avec ce qu'il a de déculpabilisant et d'exigeant, à la fois.

    Lorsque vous terminez la lecture, vous n'en avez pas fini avec le livre. Il vous laisse dans une "intranquillité" bénéfique, car la véritable rencontre de l'Autre (des autres) est à ce prix. Des réponses toujours à inventer, le refus des solutions prêt-à-porter, l'implication personnelle, avec le "complexe d'Elie" qui guette à tout moment, ce désespoir de ne pas faire "mieux que ses pères".

    Vous auriez peut-être envie de vous exclamer : "Spiegel, président !", mais ce livre ne présente pas un programme présidentiel avec le confort d'idées toutes faites qu'il suffirait d'appliquer.

    "Spiegel, président !", pourquoi pas, mais pas sans qu'il vous tende le "miroir" (traduction du patronyme de Joseph) pour vous demander : "Et toi, comment t'impliqueras-tu dans l'action publique ? Quelle est ton humble part de prophète ?"

    J. Grauling

     

     

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  • Croi(x)s-tu ? (La semaine de tous les retournements)

    La semaine de tous les retournementsCroix

    Roi que j'acclame, le dimanche,

    sur une croix, en cinq jours, je le lynche,

    je l'abandonne à mille tourments.

     

     

    "Je" ? Moi ? Pourquoi donc ?

    Je n'étais pas là, n'étais pas né, il y a 2000 ans

    à la grâce d'une naissance à retardement

    acquittez-moi pour de bon !

     

    "Je" ? Moi ? C'est impossible.

    Car sûrement, j'aurais pris sa défense

    serais venu à son secours avec fers et lance

    Oui, je souhaite cela plausible.

     

    Je... moi... suis donc comme Simon

    à trancher dans le vif pour ne semer que la mort

    parce que faible au fond, je me veux fort

    ma témérité côtoie l'abandon

     

    Je... moi... que ma vérité éclate

    Je n'y suis pour rien, suis innocent

    je n'ai rien à voir avec tous ces gens

    Je m'en lave les mains comme...  Ponce Pilate

     

    Je... moi... suis donc en fait tout comme eux...

    Lorsque je cesse de me récrier, de faire semblant

    que je suis honnête avec mes penchants

    Je reconnais, stupéfié : je ne ferais pas mieux.

     

    Je... moi..., si j'étais à leur place

    comme Caïphe je jugerais en despote

    dans la déception, je trahirais, comme... Iscarioth

    Que cette perpective me glace !

     

    Je... moi..., moi, moi, moi...

    A cause de moi, le Christ se meurt

    Pour moi, il affronte la peur...

    Je... tue... Quel effroi !

     

    ...

     

    Je... moi... disparais !

    La honte et la coulpe me sumergent

    la terreur m'entraîne loin des berges

    Je me noie, "moi" se délaye.
     

     

    ...

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  • Bas les masques ! Prédication rimée

    002bis

    L’habit ne fait pas le moine

    Mais le porter, c’est bien plus fun

    Nous portons tous des masques

    pour qu’on nous lâche les basques

     

    Le pif rouge ne fait pas le clown

    mais il cache quand en fait on est tristoun…

    …net, n’est-ce pas. Car tout bon…

    …nement, the show must go on !

     

    Qui suis-je ? En voilà une drôle de question

    Qui suis-je ? Vous voulez le savoir : un grand champion !

    Je n’ai rien, rien à me reprocher

    tout est net, d’une grande propreté

     

    Qui suis-je ? Mais arrêtez donc de me narguer

    Voulez-vous pour de bon me fâcher ?

    Elles sont dangereuses, ce genre de questions

    Vous voulez ma mort, que je fasse une dépression ?

     

    L’habit ne fait pas le moine

    Mais le porter, c’est bien plus fun

    Nous portons tous des masques

    Alors lâchez-moi les basques !

     

    Le pif rouge ne fait pas le clown

    mais il cache quand en fait on est tristoun…

    …net, n’est-ce pas ? Car pour ne pas se faire huer

    Le show doit continuer !

     

    Jeune déjà, je me suis forgé une carapace

    Je m’étais pris deux-trois bricoles en face

    Certains moquaient ma naïveté,

    et, sans vergogne, en abusaient.

     

    Il ne fait pas bon de se montrer

    ce qu’on ressent, ce que l’on est

    Pour exister dans la société

    il vaut mieux se dissimuler

     

    Pour représenter quelque chose

    préférez prendre la pose

    Pour de vrai, faites mieux semblant

    et alors, vous serez dans le vent.

     

    C’est au moins ce que j’ai appris

    C’est ainsi que je me suis fait plein d’amis

    Mon carnet d’adresses est plein

    Je brasse du vent à pleines mains

     

    L’habit ne fait pas le moine

    Mais le porter, c’est bien plus fun

    Nous portons tous des masques

    même si, en-dessous, le visage est flasque!

     

    Le pif rouge ne fait pas le clown

    mais il cache quand en fait on est tristoun…

    …net, n’est-ce pas. Car tout bon…

    …nement, the show must go on !

     

    Mon image n’a aucune faille

    tout est lisse comme de l’émail

    Mes zones d’ombres ? Je les cache bien

    On ne me reproche jamais rien.

     

    Et même si on me reprochait quelque chose

    Qu’on me disait que ma vie n’était pas rose

    je saurais toujours montrer du doigt

    celle ou celui mille fois pire que moi

     

    Regardez-moi ce collecteur d’impôt

    il doit en avoir sur la conscience

    par contraste, je ne serai que plus beau

    car, moi, j’ai de la contenance

     

    Merci, Seigneur, merci, merci,

    pour ce que j’ai et que je suis

    Tu m’as fait si exemplaire

    que mes mérites sont pour me plaire.

     

    Hé, pharisien, tu n’es pas moine

    en porterais-tu même les frusques

    il ne suffit pas d’être smart et fun

    l’orgueil, même dissimulé, Dieu le débusque

     

    Crois-tu que Dieu ne remarque point

    que tu n’agis que pour l’apparence

    Qu’à chacune de tes charités est joint

    un reçu de bonne conscience

     

    En aucun cas, tu ne tiens

    au bienfait de ton prochain

    Toujours tu ne deviens sage

    que si cela sert ton image

     

    Dieu qui regarde au cœur

    ne se contente pas d’un leurre

    Devant lui, personne ne prend la fuite

    ne peut se prévaloir de bonne conduite.

     

    Dès lors, renonce à tes frasques

    Devant lui, mets bas les masques

    Crois-tu que ton péché est infime

    ne joue pas le rôle de la victime.

     

    Entre en toi, avec courage,

    lâche tout, et tu deviendras sage

    Car quand tu n’as plus rien en main

    Dieu devient ton lendemain.

     

    Dans tes failles, il s’introduit

    Ainsi, sa lumière luit

    au milieu de tes ténèbres

    Enfin sa gloire, et non la tienne, célèbre !

     

    Qui suis-je ? Cette question ne fait plus peur

    Qui suis-je ? Personne ! Mais tu es au cœur

    de l’attention du Très-Haut

    Qui souffle tendrement le chaud.

     

    Porter un masque, ça peut avoir du bon !

    C’est avoir une « persona », être un personnage

    Remplir une tâche, une vocation, une fonction

    Fournir un véritable ancrage.

     

    Elie, dont le Très-Haut avait fait son porte-parole,

    prenait très au sérieux son rôle

    ne lâchait jamais le divin drapeau

    contre reine, roi et prophètes faux !

     

    Le métier de prophète confère à Elie

    une force, un but, son sens dans la vie

    C’est même sa colonne vertébrale

    de défendre Dieu et de frapper l’idole Baal.

     

    Encore il y a peu, il a fait la démonstration

    qu’il peut vaincre seul contre tous

    dans une sacrificielle compétition.

    Les serviteurs de Baal avait la loose.

     

    Sa passion jalouse l’a même mené

    à tous les massacrer

    Mais la reine, la méchante Jézabel,

    se vengerait avec tout son zèle.

     

    L’habit, des fois, fait bien le moine

    Le porter fait grandir telle personne

    Celle-ci en prend pleinement la mesure

    pour obtenir une vraie stature.

     

    Devant l’adversité elle garde le masque

    inflexible dans la bourrasque

    Pas de questions à se poser

    La mission doit continuer

     

    Le clown ne prépare pas au pif

    son spectacle caritatif

    Le show n’est pas fait que pour rire

    Souvent, il fait aussi réfléchir.

     

    Tout à coup, Elie s’effondre

    s’enfuit dans le désert

    ne souhaite plus répondre

    aux appels de Dieu le Père

     

    Avait-il pris seulement le temps

    de se mettre encore à Son écoute ?

    Lui arrivait-il de prendre un rythme lent

    pour méditer, jouer au foot ?

     

    Jamais ! Le prophète était submergé

    par les offenses à la divine dignité

    auxquelles il devait parer

    Pas le temps de se marrer.

     

    Pas le temps de prendre de la distance

    quand on se croit le fer de lance

    d’une croisade contre les mécréants

    quand on est seul juste contre les méchants

     

    La fonction prend alors le dessus

    C’est par passion jalouse que tu es mu

    Il ne reste plus qu’à chausser les basques

    et sur la tête mettre un… casque

     

    Pif devant, rouge pivoine

    en route sur la chaussée au moine

    Quand on est pris par la fonction

    pas un moment pour l’introspection

     

    Ressemblerais-tu même à clown

    Serais-tu secrètement tristoun…

    …net, n’est-ce pas ? Tout bonn…

    …nement, show must – ever – go on !

     

    Un jour, pourtant, l’échafaudage prend l’eau

    Pourquoi naît-on quelques années plus tôt

    Qu’est-ce que ça signifie ? Où est le sens

    à mon métier, mon existence ?

     

    Hier encore, tout semblait bien,

    aujourd’hui plus rien ne rime à rien !

    Se coucher, garder le lit…

    de la rivière dans le cas d’Elie.

     

    Envie de mourir, ne plus se lever

    A peine encore s’alimenter

    Elie est en prostration

    Il fait une profonde dépression.

     

    Un ange, un messager est là.

    Hou, Elie ne le remarque presque pas.

    Tellement, il est discret

    seulement, la table il met !

     

    De quoi sustenter le prophète

    tel une mère son nourrisson allaite

    Une galette et une cruche d’eau

    au départ sans piper mot

     

    Puis le lendemain déjà

    Elie n’est plus autant en bas

    Prêt à être à l’écoute

    l’ange le remet sur la route

     

    Une longue route de quarante jours

    à travers le désert chaud comme un four

    il faut bien ça pour aller mieux

    pour se trouver, soi, et trouver Dieu

     

    Sur ce périple plus de casque

    Elie y laisse tous ses masques

    pour se présenter à Dieu à nu

    Qui l’accompagne à son insu

     

    Arrivé à la montagne, il aura le privilège

    de voir Dieu, d’habitude un sacrilège

    Sorti de la faille d’une roche

    Dieu apparaît, Dieu se fait proche.

     

    Dieu ne fracasse pas les montagnes

    ne fait pas trembler la castagne

    Non, il ne veut être vu

    que dans le bruissement d’un souffle ténu.

     

    Pour Elie, quelle révélation inouïe

    Dieu est douceur et tendresse

    qui s’adresse à ce qu’en toi tu as enfoui

    quand tes yeux tu abaisses

     

    Devant Dieu, lui seul, enlève ton casque

    Devant lui, mets bas les masques

    Crois-tu que ton péché est infime

    ne joue pas le rôle de la victime.

     

    Entre en toi, avec courage,

    lâche tout, et tu deviendras sage

    Car quand tu n’as plus rien en main

    Dieu devient ton lendemain.

     

    Dans tes failles, il s’introduit

    Ainsi, sa lumière luit

    au milieu de tes ténèbres

    Enfin sa gloire, et non la tienne, célèbre !

     

    Qui suis-je ? Cette question ne fait plus peur

    Qui suis-je ? Personne ! Mais tu es au cœur

    de l’attention du Très-Haut

    Qui souffle tendrement le chaud.

     

    Le pif du clown est rouge pivoine

    c’est qu’il connait la solitude du moine

    Parce qu’il connait la tristesse par le milieu

    qu’il peut être profondément joyeux

     

    Mais le clown tire maintenant sa révérence

    devant André et sa douce France*

    Que toute cette auguste assemblée

    par les bienfaits du Très-Haut soit comblée.

     

    Que sa tendresse vous emmène

    à travers les déserts et les revers

    et vous procure la joie profonde. Amen !

     

    * (Francine et André fêtaient leur noces d'or, lors de ce culte)

     

    Prédication sur 1 Rois 19 (Elie dans le désert et à l'Horeb) et Luc 18 (parabole du pharisien et du collecteur d'impôt).

  • Bonne année 2016

    Bonne annee 2016

    Le prophète Esaïe a le chic de comparer l'agir de Dieu avec celui d'une mère. Même s'il a du mal à dire : Dieu est comme une mère.

    Jugez plutôt vous-même à la traduction habituelle que nous propose le mot d'ordre qui est plus proche du texte biblique : "Comme un homme que sa mère réconforte, je vous réconforterai moi-même." Comme si Esaïe avait du mal à admettre que Dieu pouvait agir comme une femme. Dieu comme Père nous semble plus courant, notamment dans la bouche de Jésus qui nous apprend à dire Notre Père.

    Mais ce qui importe dans le mot d'ordre, c'est le réconfort que Dieu procure qui est semblable à celui d'une mère pour son enfant. Alors Dieu "père" ou "mère", ce n'est qu'une façon de dire, une manière d'approcher l'action mystérieuse de Dieu. Celle-ci dépasse de loin toutes nos comparaisons imparfaites, même celle de l'amour des parents qui, malheureusement, est souvent défaillant. Dans le même livre Esaïe, ne lisons-nous pas ceci : La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l'enfant de sa chair ? Même si celle-là l'oubliait, moi, je ne t'oublierai pas ! (Esaïe 49.15)

    Tous nos voeux de bénédiction pour cette nouvelle année qui s'ouvre !

    Santé, bonheur, présences amicales à vous,

    mais aussi force, courage et réconfort dans les moments difficiles !

    Votre pasteur Jürgen Grauling et tout le Conseil Presbytéral de la Paroisse Protestante de Sélestat !

  • Alexandrins pour un refuge égyptien

    Noël selon Matthieu, par Jürgen Grauling

    L’histoire du double exil d’un enfant en péril

    Alexandrie, alexandrins pour un refuge égyptien

    Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis […] ! Matthieu 2, 13

     

    Tu nais comme un enfant fragile et en péril

    jeté tout jeune sur les routes de l’exil,

    Tu erres sans vraiment savoir où te poser

    traversant les déserts pour en Egypte entrer

    dans un refuge, provisoire et passager,

    seulement jusqu’à ce que s’arrête le danger.

    Ton retour, par le passage désertique,

    se complique, pour cause la politique.

    Ton village natal, ta patrie t’est fermée

    Une fois de plus, il faut se déraciner.

     

    Et encore, n’as-tu pas eu de la chance

    quand on voit ce que les « seigneurs » manigancent ?

    Toi, seul rescapant de la fureur des puissants,

    d’Hérode, le grand massacreur des innocents,

    qui craint bien que grabataire encore les rivaux

    d’Archelaüs, son fils qui a peur des complots,

    tes parents, inpirés, savent te protéger,

    éviter le danger, quitte à déménager.

    Bravant la route, le froid, la peur et la faim

    Vous finirez par devenir Nazaréens.

     

    Hérode est mort, mais une horde de tyrans

    se lève aux noms d’Assad, de « calife » et « sultan »,

    sème la terreur, le désarroi et la mort :

    armes chimiques, trancher la tête du corps,

    tortures, maltraitances ou chair de canon

    engendrent des souffrances et horreurs sans nom.

    L’enfant de Noël, Jésus, le fils de l’exil

    est rejoint sur les routes par cents et par mils,

    frères chrétiens, yézidis ou sœurs musulman’

    répondant au noms d’Aicha, Kaled ou Aylan

    aux fortunes chanceuses ou dramatiques

    échouant au refuge ou dans une crique.

     

    Enfant du refuge, tu devins Nazaréen,

    Ton vrai chez toi, pour autant, fut azuréen,

    Toujours étranger et vagabond sur terre

    le Ciel pour Patrie, le Très-Haut pour Père.

    Tu as en horreur les tueurs-kalachnikov

    mais ne te réfugies pas plus dans Peace and love.

    Sans terre, sans abri tu ne te terres pas

    Parole divine, tu ne te tairas pas

    Sauvé, enfant, tu te feras Sauveur qui meurt

    en faisant une croix sur la haine et l’horreur.

    Pourtant, les dizaines de millions nous font peur

    Comment te suivre sur ton chemin de sauveur ?

    Que l’Esprit qui t’habite guide pas à pas

    nos décisions brouillonnes. Oh ! Maranatha !

     

    (Publié dans le Partage-Présence n° 204 de décembre 2015)

     

     

     

     

     


     

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  • Oser la fraternité - 10ème marche de la Lumière - station protestante

    Esaü et Jacob (La Bible, Premier Testament, Genèse 25-36, particulièrement 33.1-11)

    Fraternité contrariée – fraternité réconciliée

    Dieu n’a-t-il pas plus d’une bénédiction ?

    Hannouka15 affiche 1

     

    Chant :

    Hiné ma tov uma nayim shévët akhim gam yakhad (bis).

    Hiné ma tov shévët akhim gam yakhad (bis).

    Ah! qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble,

    dans l’unité, la prière par l’Esprit qui rassemble.

    Ah! qu’il est doux de demeurer ensemble (bis) !

     

     

    Saynète d’entrée.

    Esaü :

    (cri rauque) Ahhhhhhhhhhhhh !

    Je me vengerai. Tu ne m’échapperas pas. J’aurai ta peau, Jacob la jacaille.

    Petit morveux, depuis tout petit, tu es dans mes pattes. Tu me talonnes. Tu me tannes :

    • pour un oui ou pour un non,
    • pour une friandise que tu avais chipée dans la cuisine de notre mère dont tu étais le chouchou
    • pour une misérable soupe aux lentilles

    c’était toujours la même rengaine :

    « En échange, tu me donnes tes droits de celui qui est né le premier ? » C’était une véritable obsession chez toi.

    Imbécile, ça ne se donne pas et ça ne s’acquiert pas, le droit d’aînesse.

    Premier-né : on l’est ou on ne l’est pas.

    Même entre nous qui sommes jumeaux, il y en a un qui est sorti avant l’autre du ventre de sa mère.

    En l’occurrence, c’est moi, tu entends ?  Moi ! Le fait que tu aies tenu mon talon en sortant à ton tour n’y change rien. Le fil de laine que la sage-femme a noué à la cheville du premier-né pour s’en souvenir s’est trouvé à mon pied à moi.

    Par jeu, je t’ai dit : « D’accord je te le donne, mon droit d’aînesse. Oui, je te le jure. »

    Bien entendu, je croisais les doigts derrière mon dos !

    Mais aujourd’hui, tu es allé trop loin. Tu n’as pas honte de tromper notre père aveugle ? Tu m’as volé MA bénédiction, MON héritage, MES droits. Il n’y en a pas d’autres.

    (cri rauque) Ahhhhhhhhhhhhh !

    Je me vengerai. Tu ne m’échapperas pas. J’aurai ta peau, Jacob la jacaille.


     

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