Bloc-notes

Infos et pensées au fil de l'année ...

  • Zadig, petit conte de Noël - Calendrier de l'Avent Dec23

    Zadig

     Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva ; elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes. Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte. L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ; et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés. »Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : « Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. »

    Luc 2,6-15

    Vous connaissez sans doute ce passage de l'histoire de Noël. On y raconte que les bergers se hâtèrent d'aller à Bethléem. Mais une ancienne légende raconte raconte qu’au moment où les bergers se mirent en route, l’un d’eux s’est exclamé :

    -Attendez, attendez, Oh ! On ne va pas partir comme ça sans réfléchir, hé !

    Celui qui parlait ainsi s’appelait Zadig. Zadig n’était pas du genre à agir sans réfléchir. Dans sa vie, tout était pensé, calculé à l’avance. Il mettait un point d’honneur à tout faire correctement, les grandes et les petites choses, et jamais personne ne le prenait en défaut. Ceux qui l’aimaient disaient de lui que c’était un homme droit, un juste. Les autres disaient que c’était un maniaque, voir… un psycho-rigide… Mais tous s’accordaient pour dire qu’il soignait ses bêtes avec beaucoup d’amour, qu’il les bichonnait.

    Pendant que les autres bergers, pressés de voir si l’ange disait vrai, s’engageaient déjà sur le sentier sans prendre le temps de l’écouter, Zadig se dit en lui-même :

    -Je ne peux pas me présenter devant le Messie comme ça, dans mes loques puantes, la honte !

    Bien entendu, Zadig emmenait toujours avec lui un vêtement de rechange, au cas où le premier se déchirerait !

    -Je ne peux pas me présenter devant lui sans cadeau, la honte !

     Zadig alla donc chercher trois moutons dans le troupeau, les trois seuls moutons qui lui appartenaient en propre, toutes ses économies…

    -Allez, maintenant, faut pas trainer…

    Zadig s’enfonça à son tour dans la nuit sombre et silencieuse… Ses yeux éblouies par la lumière des anges peinaient à s’habituer à l’obscurité. Il n’y voyait plus à trois mètres. 

    -Bon, qu’est-ce que je leur dit, au couple, en arrivant ? Je veux rien dire de déplacé, la honte, déjà que je me pointe en pleine nuit… Qu’est-ce qu’on dit dans ces situations ? C’est bien ça le problème, des situations comme ça, il n’y en a jamais eu, c’est le faux pas assuré… En parlant de pas, euh, j’suis où là ?

    Le pauvre Zadig… Pris dans ses pensées, il n’a plus pensé à regarder où il allait. Par une telle nuit noire, ça ne peut que mal finir… Sans s’en rendre compte, Il a quitté le sentier qu’il suivait jusque-là… Il regarde autour de lui mais sans trouver le moindre point de repère : pas un arbre, pas une colline, rien… ah si ! si, là-bas, un feu !

    Zadig s’y précipita et découvrit un voyageur en train de se réchauffer les mains devant les flammes. L’homme n’eu pas peur de lui, ce n’était pas bon signe…

    -Ben qu’est-ce que tu fais là, toi ? Tu vas où comme ça, si tard dans la nuit ?

    - A Bethléem !        

    -Oulà ! Tu t’es bien gouré… Ouah, tes moutons ! Ils ont bonne mine !

    -Est-ce que vous pouvez m’indiquer le chemin, s’il vous plait ?

    -Ouais, il y a un sentier pas trop loin… Tes moutons, ils sont à qui ?

    Il n’était pas difficile de voir où le voyageur voulait en venir, alors pour gagner du temps, Zadig lui fit cette proposition :

    -Tu m’indiques le chemin et je t’offre l’un de mes moutons, en remerciement ! 

    -Je ne peux pas refuser ! Le sentier est là ; juste derrière cette pierre à laquelle je suis appuyé.

    -C’est pas vrai mais c’est pas vrai, se dit Zadig en reprenant son chemin vers Bethléem. Il m’a pris un tiers de mes économies, le chien… Et surtout, la honte ! Jamais de ma vie je ne me suis perdu. Cette nuit est vraiment bizarre.  

    Un peu plus loin sur la route, Zadig huma une odeur qu’il connaissait par cœur : l’odeur d’un troupeau de mouton.

    -C’est pas vrai mais c’est pas vrai, j’ai tourné en rond ou quoi ?

    Non, ce n’était pas son troupeau, il entendit une voix inconnue dire :

    -Oh non, oh non, oh non !!

    -Euh, tout va bien ?

    -Non, rien ne va ! répondit la voix. J’ai perdu un mouton ! J’en compte 14 au lieu de quinze… En plus le propriétaire du troupeau n’est pas du genre compréhensif… Il va me virer, c’est sûr. Je suis déjà pauvre, je vais finir miséreux…

    Zadig n’avait pas le temps de l’entendre geindre, il devait se rendre à Bethléem. Et comment peut-on, s’il vous plait, être assez idiot pour perdre un mouton quand on en a que 15 à surveiller ? Franchement, il l’a cherché ! Mais ça ne serait quand même pas très correct de laisser ce jeune homme comme ça.

    -Allez, allez, arrête… Tu sais quoi je te donne un de mes moutons comme ça ton maître ne remarquera pas que tu lui en as perdu un.

    -Oh c’est vrai, mille merci !! Merrci !!

    -C’est pas vrai, mais c’est pas vrai ! se dit Zadig en continuant son chemin avec le seul mouton qui lui restait. Jamais de ma vie je n’ai eu de pitié pour les incapables… Tout est bizarre cette nuit…

    La marche commença à devenir vraiment pénible… En plus son genou lui faisait des misères. Le petit mouton semblait très fatigué, lui aussi… Zadig se mit à douter d’avoir suivi le bon chemin…

    -Oh ! des maison ! En bas de la colline ! C’est Bethléem !

    Dans sa joie, Zadig oublia sa douleur et se mit à courir. Il gagna rapidement l’entrée de la ville, mais alors le mouton effrayé par les habitations vint marcher un peu trop près des talons du berger. Ils trébuchèrent l’un sur l’autre et se ramassèrent sur le sol.

    -Mais c’est pas vrai mais c’est pas vrai ! dit Zadig en se relevant. Je ne trébuche jamais, d’habitude. Tout est tellement bizarre, cette nuit.

    La nouvelle chemise de Zadig était toute crottée, tout comme son visage. Et son genou était dans un état… Le mouton aussi était blessé et avançait en boitant. Au détour d’une rue, ils rencontrèrent un berger, l’un de ceux qui avaient vu l’ange.

    -Zadig ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

    La honte…

    -Laisse tomber ! Dis-moi, tu l’as vue, le nouveau-né ? Il existe au moins ?

    -Oui !! De l’autre côté du village, dans une grange…

    -Dans une grange ?? Le Messie dans une grange ?

    -Tu verras c’est… c’est… tu verras ! Pourquoi t’as ramené ce mouton ?

    -Je vais l’offrir à l’enfant et sa famille !

    -Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent de ton mouton boiteux et tout sale ? Et tu vas pas le faire marcher jusque-là, le pauvre, il a besoin de repos ! Ecoute, je t’attends-là avec le mouton pendant que tu vas voir l’enfant.

    -Je vais nulle part ! J’ai plus de cadeau, j’ai l’air d’un clochard, je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux leur dire, la honte ! Tout faux. J’ai mal partout, je suis fatigué… Je vais me coucher-là et dormir !

    -Allez tu vas pas rater ça, on s’en fiche que tu ne sois pas propre. Ils sont pas dans un palace, l’enfant dort dans une grange, j’te dis !

    Encouragé par son collègue, Zadig se rendit jusqu’à la crèche. Là, il rencontra le couple, Marie et Joseph. Ils étaient si groggy par la fatigue et la joie qu’ils ne remarquèrent pas que le visage de Zadig était couvert de boue.

    -Euh, il y a eu un ange, et… ben, l’enfant, il nous a dit…

    -Oh ! Vous devez être Zadig. Les autres bergers nous ont parlé de vous, ils s’inquiétaient. Venez voir l’enfant !

    Zadig s’attendait à voir un bébé étincelant comme l’ange qui était venu leur annoncer cette naissance. Mais non, c’était un beau bébé, tout ce qu’il y a de plus normal. Les larmes lui montèrent aux yeux. Ce bébé qui faisait des bulles de bave, comme tous les autres bébés quoi, ce bébé était le sauveur du monde. Il n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Zadig s’assit à côté de lui et lui donna le doigt. L’enfant pris son doigt, comme font tous les nouveau-nés, quoi ! Il resta auprès de lui pendant une bonne heure, dans le silence. Non, il n’aurait rien pu faire, dire, offrir qui aurait rendu cet instant plus beau qu’il ne l’est. Cette rencontre se suffit à elle-même. Cette rencontre est tout. Le petit s’endormit. Tout était bien.   

     

    Axel Bieber

    Tous les jours de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling ont offert un billet électronique. Pour voir les précédents, reportez-vous sur le bloc-notes du site.

     

     

     

  • Conte de Noël, vidéo des Buceroles - Calendrier de l'Avent Déc22

    Coïncidence de fêtes

    Cette année 2016, Noël et la fête des Lumière juive, Hanoukka, tombent en même temps. En effet, les familles israélites allumeront la première des huit bougies de la Hanoukkia le 24/12 au soir, au moment où nous fêtons nos veillées de la nativité de Jésus.

    C"était l'occasion de rappeler la proximité de nos religions lors de la saynète jouée par les enfants des Ecoles du Dimanche du Consistoire de Sélestat.

    L'étoile de la Bergère : Miriam, une petite orpheline vit dans les champs de Bethléem avec son grand-père Rouven, lors de la fête de Sukkot. Elle rève de devenir bergère et se passionne pour les histoires des grands bergers d'Israël : Abraham et David.

    Alors son grand-père lui fait découvrir une étoile mystérieuse et malicieuse, celle des bergers. Bientôt, l'étoile n'aura plus de secret pour Miriam et la guidera vers le Berger qui réunira la confiance d'Abraham et le courage de David...

    Voici la version des Buceroles de Sélestat :

    Voici le conte à l'origine de ce jeu de crèche :

    L’étoile de la Bergère

    Je n’avais à l’époque que 11 ans. Chose rare dans le village, je connais mon âge assez précisément. Je suis née en effet, lors du premier jour de la fête de Hanoucca, le 25 Kislev, pendant cet hiver rude et interminable qui avait succédé au lancement en grandes pompes de la reconstruction du Temple de Jérusalem. Hérode – le « Grand » se fit-il appeler – se prenait pour le Salomon des temps modernes et avait été applaudi pour ce projet monumental. Prêtres et courtisans s’en félicitèrent, et aujourd’hui il constitue, bien que inachevé, le fleuron du pays, réputé jusqu’à la lointaine Rome. Mais le tribut le plus lourd, c’était les pauvres bougres de la campagne qui avaient à le payer. Mon père, dans la force de l’âge, berger de son métier, avait été réquisitionné, comme tant d’autres, pour prêter main forte aux travaux surhumains, en contrepartie d’une solde misérable. La saison particulièrement rigoureuse avait interrompu le chantier, de sorte qu’il pût assister à ma naissance. Ma mère, je ne l’ai jamais connue. En effet, l’accouchement avait été difficile et le froid l’épuisa rapidement de manière qu’on la portât en terre, alors que je n’avais qu’une poignée de semaines. Mon père ne s’en remit jamais et s’en alla à son tour lorsque j’avais trois ans.

    Ma tante me nourrit à son sein, en même temps que mon cousin Ephraïm, puis je grandis chez mes grands-parents paternels. Ma grand-mère voulut m’initier aux arts culinaires et aux travaux domestiques, mais moi, je préférais suivre Rouven, mon grand-père, sur les chemins abrupts des collines judéennes à la recherche de nouveaux pâturages pour les troupeaux. On m’accorda ce caprice. « La pauvre ! », entendis-je souvent dire dans mon dos, « elle est orpheline … »

    En fait, je m’appelle Miriam. J’étais heureuse au grand air et grand-père, qui connaissait chaque vallon, chaque recoin de la contrée, m’initia aux secrets des pâtres. Il me montrait comment guider les bêtes, comment les soigner lorsqu’elles étaient blessées, comment les défendre contre les prédateurs. Les garçons des autres bergers ne se formalisèrent pas que je fusse une fille et m’acceptaient comme une des leurs en m’intégrant dans leurs jeux et leur compagnie. Bienheureuse troupe des pastoureaux : ici les convenances n’importent guère, et malgré une rudesse certaine l’authenticité l’emporte sur le qu’en dira-t-on !

    Sukkot était ma fête préférée. Dès que j’avais atteint l’âge de six ans, j’avais le droit de passer les nuits dehors sous les abris de fortune, ces huttes construites près des troupeaux pour la fête qui nous rappelle la traversée du désert du peuple Israël. Autour du feu, les anciens racontaient les histoires d’autrefois. Celle de Moïse et de Josué. Celle d’Abraham qui s’était fait berger pour suivre l’appel du Très-Haut, béni soit-il, laissant à Loth la ville et la civilisation et se contentant, lui, d’une vie nomade. La nuit était en train de tomber, mon grand-père me montra alors l’étoile à l’horizon. Elle brillait, alors qu’il faisait encore jour. « Vois-tu, Miriam, l’étoile là-bas ? C’est l’étoile du berger Abraham, elle brille seule dans l’obscurité naissante. Il était le premier à croire en Celui qu’on ne nomme pas. Mais bientôt, il sera rejoint par une myriade de petites lucioles célestes qui porteront leur confiance à travers les ténèbres ! » Pendant la semaine que durait la fête, je guettai l’étoile tous les soirs, et son apparition me remplit d’une joie inexplicable. Je luttai contre sommeil et ne m’endormis que lorsqu’elle disparut à l’horizon.

    L’année suivante, à Sukkot je me mis à guetter l’étoile d’Abraham, mais les nuages cachaient mon ciel. Ce n’est qu’au troisième soir qu’il était dégagé et serein, mais l’étoile espérée ne se montra pas. Déçue, presqu’en pleurs, je m’en ouvris à Rouven. Mon grand-père me consola : « Ne sois pas triste, notre étoile est facétieuse, c’est une vagabonde, une nomade. Ce n’est pas pour rien qu’elle est l’étoile des Bergers. Couche-toi et tâche de dormir. Demain matin, je te réveillerai très tôt et tu la retrouveras, je te le promets. »

    Quand Rouven vint me trouver, il faisait encore nuit. « Allez, debout, chasse le sommeil de tes yeux ! », me chuchota-t-il, pendant que les autres dormaient encore. Puis, il dirigea mon regard non vers l’Ouest où j’avais pris l’habitude de guetter l’astre, mais au Levant. Et surprise, l’étoile y brillait, plus forte que toutes les autres. « C’est elle ? », lançai-je. « Mmh ! », acquiesça grand-père. « C’est l’étoile du berger David. Alors que le pays souffrait sous la férule des Philistins, David, encore un enfant, prit courage et abattit le géant Goliath avec sa fronde. Ce fut le début d’un temps béni pour le Royaume… Le jour viendra où un berger réunira la confiance d’Abraham et le courage de David pour mener le peuple en pleine lumière ! » Je restai là à méditer les paroles de mon grand-père et ne me lassai pas d’observer l’étoile jusqu’à ce qu’elle disparût alors que la matinée était déjà avancée.

    Dès ce jour, je me promis de tout apprendre sur « mon » étoile. Je l’observais à chaque fois que je pouvais, je devins incollable à son sujet. Je la cherchais avant le coucher du soleil ou me levais aux aurores. J’appris qu’elle se montrait par cycles de plusieurs mois, tantôt autour du lever, tantôt autour du coucher du soleil. Je compris que l’éclat de sa lumière variait. Que pendant de longues semaines, elle se cachait trop près de l’astre du jour pour la déceler. Qu’en général, cela laissait présager qu’elle allait passer du matin au soir ou inversement. Un cousin éloigné, en visite de Césarée m’enseigna que les Romains la prenaient pour une déesse lui donnant le nom de Vénus. Que les Grecs prétendaient qu’il ne s’agissait pas d’une étoile, mais de ce qu’ils appelaient des « vagabonds », « planètes » dans leur langue. A force de regarder le ciel, j’appris à reconnaître différentes constellations, faites d’astres beaucoup moins nomades que la mienne, comme fixés à la voûte céleste.

    Le soir, sous les huttes de la Sukkot et pendant les longues attentes auprès des moutons en train de paître, avec grand-père j’écoutai avide les histoires des bergers de mon peuple. David, bien sûr, lui qui, huit siècles plus tôt, avait arpenté les même chemins que Rouven et moi autour de Bethléem, fondant une lignée royale dont un lointain descendant deviendrait le messie envoyé du Très-Haut, béni soit-il. D’Abraham, mais aussi de Jacob, grand-maître dans le croisement des espèces de brebis. Moïse, qui a la recherche d’un agnelet perdu fit la découverte de Dieu « Je suis qui je serai » dans le buisson ardent. Berger d’hommes ensuite, Moïse mènerait notre peuple pendant 40 ans de l’esclavage à la liberté, de la superstition à la crainte du Dieu Unique, Créateur de toute chose. Par chœur, je récitai le psaume de David sur Adonai qui est notre berger, nous guidant à travers la vallée de l’ombre de la mort, les paroles du prophète Ezéchiel sur les bons et les mauvais Bergers du peuple d’Israël.

    J’avais donc 11 ans, presque 12 en fait. Depuis quelques mois, à force d’insister, on m’avait laissée depuis l’été passer certaines nuits avec les autres, auprès des troupeaux, et pas seulement lors de la fête de Sukkot.

    J’eus de la chance, la saison était exceptionnellement longue et même l’hiver tellement doux que nous continuâmes à garder les moutons dehors. Nous allions même fêter Hanoucca dans les champs ! Je suis née à Hanoucca, vous vous rappelez ? Lorsqu’au coucher du soleil de ce 25 Kislev, j’eus le droit d’allumer la première lumière de la Hanoucca sur un candélabre de fortune, je regrettais de ne pas apercevoir ma facétieuse étoile juste au-dessus de l’horizon. Depuis le dernier soir de la fête des cabanes, elle manquait à l’appel. Elle m’avait cligné des cieux pour me dire : « A bientôt ! ». Arriverait-elle pour la fête des Lumière ? « Au revoir, étoile d’Abraham, à bientôt, étoile du berger David ! »

    Les jours passèrent et nous fêtions le dernier soir de Hanoucca, sans qu’elle ne se montrât. Nous étions encore en train d’évoquer les histoires de notre peuple d’Israël, quand les huit flammes de la Hanoucciah s’étaient éteintes après avoir épuisé toute l’huile du candélabre. Allongés près du feu, les uns après les autres tiraient leur couverture et se tournèrent pour dormir. Tout à coup, il fit clair comme en plein jour. Des lumières de toutes les couleurs jouaient dans le ciel, un spectacle magnifique mais aussi effrayant tant il était extraordinaire. Un miracle de Hanoucca ? Une demi-heure plus tard, la nuit tomba à nouveau, mais les bergers mirent bien longtemps pour se rendormir. Quant à moi, je veillai. Quelque chose dans cette nuit était décidément mystérieux.

    Aussi était-ce moi qui entendis des chants remonter de la vallée, bien avant le lever du soleil. Je découvris qu’il s’agissait des amis pâtres de la vallée voisine qui s’approchaient de notre feu. Tout en entonnant de joyeux chants. Des chants religieux, pas des paillardises comme à leur habitude. Je me mis à réveiller les autres. En grognant, ils sortirent de leur sommeil et assistaient ébahis à la chorale des camarades. « Oh ! Que vous arrive-t-il ? C’est une blague de potache ? », s’exclama mon oncle, le père d’Ephraïm.

    « Vous ne croirez jamais ce qui nous est arrivé ! », nous dirent-ils : « Nous avons été réveillés en pleine nuit, par l’armée céleste, qui chantait à pleine voix ! Une scène merveilleuse, l’harmonie de ces chœurs, mais c’était aussi angoissant. De plus, la voûte du ciel s’était illuminée de toutes les couleurs. Alors, un ange nous a annoncé : N’ayez pas de frayeur ! Un Sauveur vous est né à Bethléem, un roi couché dans une crèche ! »

    « Ah, ah ! Vous avez dû boire un peu trop hier, au dernier soir de Hanoucca ! Cela et les étranges lumières de la nuit, ça a dû vous tourner la tête ! Ah, ah, ah ! », renchérit le mari de ma nourrice avec un clin d’œil entendu.

    « Non ! », dirent les visiteurs : « Ecoutez plutôt ! Nous nous croyions aussi victimes d’une hallucination. Mais aussitôt la nuit et le silence retombés, nous ne tenions plus en place. Nous nous sommes mis en route pour vérifier les dires que nous avons cru entendre. Et croyez-le ou non : nous avons effectivement trouvé un nouveau-né, le Fils de Joseph et de Miriam venus de Nazareth pour le recensement. Leur enfant était couché dans une crèche, car toutes les chambres d’hôtes étaient complètes. »

    « Grand-père, mais ils disent vrai ! Regarde ! », m’écriai-je. Je pointai mon doigt vers l’horizon où le jour poignait déjà. Et juste au-dessus de la ligne de partage, elle était là et étincelait de tous ses feux : mon étoile, ma brillante étoile du matin. Quelques semaines en arrière encore étoile pionnière de la foi d’Abraham, maintenant lumière du secours de David ! « C’est sûr : elle annonce la venue du messie ! »

    « Venez, venez vite ! », criai-je et déjà j’étais en chemin voir l’enfant que la brillante étoile du matin m’indiquait, le miracle de la Hanoucca de mes 12 ans. J’allai courir voir l’enfant né d’une jeune femme obéissant au même prénom que moi, Miriam, moi qui n’ai jamais connu ma mère.

    Epilogue :

    Depuis ce temps-là, je n’ai cessé d’observer ni les étoiles, ni de guetter les prophéties d’antan. Et je n’ai jamais perdu de vue l’enfant de la crèche devenu adulte. Aujourd’hui, nous approchons de la fête de Pâque et celui qu’on appelle « Adonai sauve », Yéshoua, entre à Jérusalem juché sur un âne, sous les acclamations de la foule. C’est le dernier soir de Hanoucca que j’ai vu mon étoile pour la dernière fois avant qu’elle ne se cache dans le soleil. Qu’arrivera-t-il dans une semaine, lorsqu’elle annoncera le matin d’une nouvelle ère ?

    Img 1207 3

    Jürgen Grauling, Noël 2015

    Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling vous offrent un billet électronique. Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • Les deux sacs - Calendrier de l'Avent Dec21

    « Rabbi Bunam dit à ses disciples : chacun d’entre vous doit toujours avoir deux sacs sur lui, pour piocher dans l’un ou dans l’autre selon le besoin. Dans le premier se trouve les mots : « Le monde a été créé pour moi ». Dans l’autre se trouve écrit : « je suis poussière et cendre ».

    Cette citation a fait du chemin jusqu’à vous ! Je l’ai trouvée dans un livre de Dorothee Sölle qui cite un ouvrage du théologien juif Martin Buber, qui cite Rabbi Bunam, qui cite le Talmud et Genèse 18,27 !

    C’est fou tout ce que cette citation parvient à dire en deux phrases sur la condition de l’être humain, qui est né d’un tas de terre et de poussière façonné à l’image de Dieu, qui se situe toujours quelque part entre les deux, qui est capable de tant de grandeur et de tant de petitesse, qui peut résister à tant de chose mais peut être emporté si vite, qui est tantôt comme un dieu et tantôt comme un vers de terre.

    Luther, et à sa suite les églises protestantes, piochent plus volontiers dans le second sac, qui dit : « je suis poussière et cendre ». Et cela fait sens dans la démarche de Luther, cela lui permet de porter un regard lucide sur la condition humaine, de briser cette illusion qui voudrait que le chrétien soit totalement maître de ses choix, et qu’il puisse se comporter de façon infaillible et irréprochable. En insistant sur la petitesse de l’homme, il déculpabilise le croyant qui se trouve toujours de fait confronté à ses propres failles. Il montre que l’Homme ne saura se sauver par ses propres moyens mais sera sauvé par la grâce de Dieu, par son amour inconditionnel.

    Mais à trop piocher dans le second sac, on en ignore le premier et le tableau n’est pas complet ! On oublie que l’être humain est une créature magnifique, créée à l’image de Dieu, appelée à de grandes et de belles choses. Appelé à construire, à consoler, à apaiser, à s’exprimer, à soigner, à entrer en relation, à aimer.

    Dans la nuit de Noël, le Christ naît dans une crèche et embrasse la condition humaine dans ses deux aspects. Il devient un petit être fragile, menacé par le froid de l’hiver, dont la vie pourrait s’éteindre en un instant. Il devient un magnifique petit d’homme dont la vie encore à écrire est pleine de mille possibilités.   

                                                                                                   8916190494 259dcb8970 z

     

    Axel Bieber

    Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling vous offrent un billet électronique. Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • L'église du souvenir - Calendrier de l'Avent Dec20

    Il y a peu d’églises qui m’ont autant marqué que la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche, connue en France sous le nom de l’église du souvenir, et qui se trouve sur le Kurfürstendamm à Berlin, à deux pas du marché du Noël où un fou est allé écraser neuf personnes qui se promenaient là au mauvais moment…

    Sur le Kurfürstendamm s’élèvent côte à côte une ruine et le clocher d’une église moderne. La ruine, c’est celle de l’église de l’empereur Wilhelm qui a été détruite pendant la seconde guerre mondiale. L’église moderne a été construite juste à côté dans les années 60. Faite de béton et de vitraux bleu, elle ne ressemble à rien de l’extérieur, mais à l’intérieur la lumière bleue des vitraux crée une atmosphère pleine de paix et de félicité.

    Quel beau symbole, d’avoir reconstruit une église à cet endroit sans raser ce qui restait de l’ancienne église. De cette manière, deux réalités cohabitent. Il y a cette ruine dont les trous creusés par des bombes n’ont pas été rebouchés et qui rappelle les blessures du passé qui ne se referment jamais complètement. Et il y a cette bulle de paix, tout prêt, comme Dieu qui reste proche de nous dans la détresse et qui nous relève, qui fait toute chose nouvelle, qui fait advenir son royaume en nous.

    C’est armé de ce double témoignage de l’église du souvenir que je veux appréhender l’horreur de l’attentat d’hier et tous les attentats qui ont fait grandir la peur ces dernières années. Je ne veux rien oublier, ni les blessures ni la promesse de Dieu. Je veux porter tout cela dans ma prière : ces vies broyées, les cris de détresse, la peur qui monte, et le Christ, cette source de paix qu’aucune violence ne viendra jamais tarir. 

    6261023427 5df5dfb676 z

    Axel Bieber

     

    Les précédents billets du calendrier de l'Avent : www.martinbucer.org/blog

  • L'éloge de l'intranquillité apaisée - Calendrier de l'Avent Déc19

    Eloge de l'intranquillité apaisée

    [Calendrier de l'Avent Déc19]

    La tension…

    J’aurais aimé, Marion, que ton livre garde un peu plus la tension, l’équilibre entre intranquillité et tranquillité. Qu’une dizaine de pages fasse l’éloge de la dernière pour faire bonne mesure au piédestal dressé à la première.

    Car vois-tu, je conseille volontiers l’ouvrage, mais je trouve qu’il faut le lire dans un moment de calme. A tête et à esprit reposés et non dans un état d’intranquillité intérieure, sous peine de devenir angoissant. C’est paradoxal, non ?

    Je suis sûr que tu as dû l’écrire toi-même dans ta retraite montagneuse…

    Le Fils de l’homme n’avait pas de tanière et pas de nid. Certes. Mais il avait des ami(e)s sur qui compter et des gîtes dont la porte était ouverte : pensons à Marthe, Marie et Lazare, à la belle-mère de Pierre, aux habitudes qu’il semblait avoir au mont des Oliviers. Des décennies de sédentarité semblent avoir précédé sa vie nomade de prédicateur qui n’aura, elle, duré qu’une paire d’années.

    Et puis, il avait un lieu de retraite (presque) imprenable, à l’intérieur de lui-même. Cette relation si particulière au « Père ». Parce que le Tout-Autre lui était devenu familier, il avait la possibilité de se porter à la rencontre des autres. Tu parles d’ailleurs de son expérience baptismale qui lui permet de résister aux tentations.

    Alors, bien sûr, la tension entre solitude reposante et sollicitude exigeante est présente en filigrane entre tes lignes. Mais je te trouve dure lorsque tu laisses entendre qu’on passe à côté de la vie pendant les jours creux de l’existence :

    « La voie de l’intranquillité s’est imposée à moi par la force des choses. […] Il y a d’autres choix, bien sûr : vivre sans être vivant, ce qui m’arrive plusieurs fois par jour, plusieurs jours par mois, plusieurs mois par an. » (p. 39)

    Sans doute, il n’y a pas de « vie vivante qui puisse s’affranchir de l’intranquillité. » (p. 40), mais y a-t-il vie vivante sans repos ? Les jours creux, la saison froide ne font-ils pas gagner en profondeur, rejeter les branches mortes, pousser des racines imperceptiblement qui nous permettent ensuite de déployer des ailes au printemps revenu ?

    Aspirer à la tranquillité me paraît sain, sous condition de ne pas nous y barricader derrière des « convictions définitives » dans l’angoisse de tout dérangement. La vie est faite de mises en mouvements alternées de consolidations provisoires.

    J’aimerais donc terminer ce message que je t’ai adressé en trois parties, Marion, en faisant l’éloge d’une « intranquillité apaisée » ou d’une « sérénité alerte ».

    Heureuses fêtes de la nativité à toi et aux tiens !

    1219

    (c) photo wikimedia commons

    Jürgen Grauling

     

    Marion Muller-Colard, L’intranquillité, Bayard J’y crois, 2016, 107 pages

    Lintranquillite

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

    Voir l'article L'éloge de la tranquillité

    Voir l'article L'éloge de l'Intranquillité

     Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling, vous offrent un billet électronique.

    Pour vous abonner à la newsletter : www.martinbucer.org/newsletters

    Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • L'éloge de l'intranquillité - Calendrier de l'Avent Déc18

    Eloge de l'intranquillité

    [Calendrier de l'Avent Déc18]

     

    Linthal2

     

    Alors l’intranquillité, pourquoi la mettre en avant ?

    Pourquoi en faire un livre entier ?

    C’est que, comme tu le dis, Marion, nous ne la choisissons pas.

    Elle s’impose d’elle-même, et à certains plus qu’à d’autres.

    Alors qu’en faire ? La noyer sous des tranquillisants et des anxiolytiques ?

    Ou alors, lui offrir un verre, la nuit lorsqu’elle empêche de se rendormir,

    l’écouter, voire… l’aimer un peu ?

    « Disons en effet que si nous n’avons d’autre choix que de vivre avec elle, autant l’aimer un peu, notre intranquillité. » (p. 28)

    Des fois qu’elle aurait quelque chose à nous dire. Quelque chose d’essentiel, lorsque nous ne craignons pas pour l’existentiel, la simple survie (voir l’éloge de la tranquillité).

    Des fois qu’elle nous parlerait de l’autre monde (celui de Dieu), d’une justice et d’une paix plus profondes que nos armistices et nos petits arrangements du moment.

    Alors, il est urgent de ne pas estourbir cette intranquillité.

    Son dérangement est bénéfique, son susurrement vital.

    Elle nous mettra alors en route sur la piste de la vie !

     

    Comme pour Marie, à la visite de l’ange Gabriel.

    Ah, les belles pages que tu nous offres à décrire l’annonciation du retable d’Issenheim :

    « Cambrée, rétive, [Marie] détourne sa face du regard et des deux doigts impératifs que Gabriel pointe vers elle. L’Esprit saint […] n’attend qu’un oui de sa part et ce oui, en dépit du recul de son corps, s’amorce dans le regard de Marie. Car sous ses paupières mi-closes, sur son visage détourné, les pupilles sont irrésistiblement attirées, en coin, vers l’Ange imposant. Cette annonciation raconte superbement la tension. […] » (p. 49)

    Lintannonciation

    (c) photo wikimedia commons

    Jürgen Grauling

     

    Marion Muller-Colard, L’intranquillité, Bayard J’y crois, 2016, 107 pages

    Lintranquillite

     

    A suivre...

     

     

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

    Voir l'article L'éloge de la tranquillité

     

     Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling, vous offrent un billet électronique.

    Pour vous abonner à la newsletter : www.martinbucer.org/newsletters

    Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • L'éloge de la tranquillité - Calendrier de l'Avent Déc17

    Eloge de la tranquillité

    [Calendrier de l'Avent Déc17]

     

    Hier, je suis allé marcher sur les hauteurs autour de Linthal.

    Ce n’est pas cette fois-ci que j’aurai honoré ton invitation, Marion, à venir prendre un café chez toi.

    Pour autant, je n’ai pas cessé de penser à toi et ton « intranquillité ».*

    Franchement, tu y es allée un peu fort, non ? En faire l’éloge dans ton dernier ouvrage, alors que tout dans ton cadre de vie au fin-fond de la vallée de Guebwiller respire le calme et la contemplation.

    « Zone de tranquillité »,

    m’annonce même un écriteau, à peine me suis-je élevé de quelques centaines de mètres vers le soleil et le col de Remspach, laissant derrière moi dans le brouillard la voiture et l’église.

    Image1

    Arrivé au col de Lauchen, je découvre le panneau indiquant un parc naturel protégé.

    Image5

    Il y est interdit de quitter le sentier ; celui qui mène au Klintzkopf est condamné du mois de décembre jusqu’en juin.

    Car, m’apprend la signalisation pédagogique : « De nombreux animaux ont besoin d’un minimum de quiétude pour accomplir leur cycle de vie. En particulier en hiver car leur dépense énergétique est essentiellement utilisée pour maintenir leur température corporelle. Les déplacements répétés entraînés par les dérangements peuvent être fatals à ces animaux, car l’énergie utilisée dans la fuite se fait au dépend des fonctions vitales. »

    Image11

    C’est ainsi la vie ! Il y a des moments où toutes nos fonctions vitales servent à assurer la stricte survie.

    Dépression, deuil, choc traumatique : il est urgent de se retirer, de s’isoler de l’agitation du monde. Toute intranquillité est formellement à prescrire.

    Et même moi, j’ai besoin de ces îlots de tranquillité au milieu de ma semaine de travail pour ne pas me laisser submerger.

    Image6

     

    Jürgen Grauling

     

    Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël:

    C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut,

    C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.

    Esaïe 30, 15 (Louis Segond)

     

    A suivre...

     

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

     

     Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling, vous offrent un billet électronique. Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • Le compte des étoiles - Calendrier de l'Avent Dec16

    Demain soir, les enfants de l’école du dimanche présenteront leur saynète « L’étoile de la bergère ». Ils vont nous faire rêver et nous faire contempler les étoiles avec Miriam, le personnage principal de la saynète. Des étoiles, il y en a beaucoup dans la Bible. Il y a la myriade d’étoiles que Dieu montre à Abram pour lui dire, à lui qui n’a pas encore d’enfant, que sa descendance sera comme les étoiles : innombrable. Il y a bien sûr l’étoile qui guide les bergers vers la crèche à Bethléem, celle qui guide les rois-mages. Les psaumes aussi nous parlent des étoiles au détour d’une phrase, pour en faire une image pleine de poésie et d’espérance. En préparant le culte de demain, je suis retombé sur ce psaume magnifique :

     Alléluia, vive le Seigneur !
    Qu'il est bien de célébrer notre Dieu par nos chants,
    qu'il est bon de le louer comme il le mérite !
    Le Seigneur rebâtit Jérusalem,
    il rassemble les exilés d'Israël.
    Il guérit ceux qui ont le cœur brisé,
    il panse leurs blessures.
    C'est lui aussi qui fait le compte des étoiles ;
    à chacune d'elles, il attribue un nom.

    Notre Seigneur est grand, sa force est immense,
    son savoir-faire sans limite.

    (extrait du Psaume 147)

    14728981588 324ab1ec5f z

     

    « C'est lui aussi qui fait le compte des étoiles. A chacune d’elle, il attribue un nom. » Si Dieu compte si minutieusement les étoiles, c’est parce que tout compte à ses yeux. Il n’y a rien qui lui soit indifférent. Il attribue un nom à chacune des étoile, et de même il n’oublie aucun d’entre nous ! Il nous appelle par notre Nom, il vient vers nous, panse nos blessure et nous relève lorsque nous avons le cœur brisé.

    Demain Samedi à 17h30 : fête de Noël des enfants. Merci aux enfants et aux animateurs de l’école du dimanche !!!  

     

       Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling, vous offrent un billet électronique. Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

×